Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

Les neurones miroirs du Pr Raoult

Vous savez à qui me fait penser le Pr Raoult ?... à Nietzsche. Pas de profil, bien sûr, mais en coupe. Quand vous faites une coupe histologique longitudinale de son cerveau, vous trouvez les mêmes neurones miroirs que chez le philosophe. Oui, les neurones qui vous incitent à vous regarder dans un miroir et à vous trouver beau.

L'identification des neurones miroirs est due à l'équipe de Giacomo Rizzolatti, directeur du département de neurosciences de la faculté de médecine de Parme. C'est d'abord sur ses compatriotes qu'il a pu faire ses expériences : Berlusconi, Pavarotti… Soprano… je sais… je sais que Pavarotti était ténor… je parle de "Tony" Soprano.

Cette découverte a consolidé la théorie darwinienne de l'évolution puisque les neurones miroirs ont d'abord été observés dans le cortex prémoteur ventral du singe macaque rhésus (aire F5) mais aussi, par la suite, dans la partie rostrale du lobule pariétal inférieur. Je m'excuse d'être un peu technique mais je fais des dons à Wikipedia et j'aimerais bien avoir un ROI (Return On Investment ; en français : retour sur investissement… attention aux faux amis !)

On voit donc que le Pr Raoult a raison de se comparer à Nietzsche. J'ajouterais qu'il pourrait aussi se comparer au professeur Nimbus (de lui-même).

Il se considère aussi comme un héros au sens de Hegel. Un héros simple manquerait désespérément d'envergure. Avec un coup de Hegel ça en fait un Eagel (aigle en français commun).

J'irais même plus loin… Je crois qu'on pourrait l'élever au rang de Souverain Poncifs. Il nous ressert toutes les idées éculées des années 70 produites par les littéraires qui se shootèrent à la mécanique quantique et à la relativité d'Einstein, et qui se résument à : "Tout est relatif, il n'y a pas de vérité absolue" comme dans un Reader's Digest pour sorbonnards. Le paradoxe du chat de Schrödinger, qu'ils acceptaient de croire à la fois mort et vivant, était leur nouveau mythe. Ils auraient pu récrire Shakespeare : "Être et ne pas être, cela ne fait pas question."

Pour le Pr Raoult il n'y a donc pas de vérité scientifique mais juste des croyances. Une de ces croyances, qu'il combat en compagnie des créationnistes (ceux qui croient que Trump a créé la Terre), est évidemment le darwinisme. Dans l'interview qu'il a donnée à L'Express, il assène son argument massue :

"Je prends souvent l'exemple des chevaux en Amérique. Avant l'arrivée de conquistadors, des chevaux avaient déjà vécu en Amérique. Et on ne peut pas dire qu'ils ont disparu parce qu'ils n'étaient pas adaptés à leur environnement, puisque la réintroduction de quelques chevaux espagnols a repeuplé rapidement tout le continent. Cet exemple va à l'encontre de l'idée de la sélection des plus aptes. Mais, vous comprenez, on ne peut pas dire ça, car, avec Darwin, on a basculé du côté de la religion. C'est le dieu des athées."

Moi, je prends l'exemple des éléphants. Pourquoi, les éléphants disparaissent aujourd'hui ? Parce qu'ils sont inadaptés aux coups de fusil des braconniers. S'ils avaient compris qu'il leur faut des gilets pare-balles XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXL, ils seraient toujours aussi nombreux. Ce n'est pas plus compliqué que ça. Pour les chevaux américains natifs, c'est pareil. Ils ont disparu il y a dix mille ans. Comme par hasard, l'Amérique fut colonisée, via le détroit de Behring, il y a environ treize mille ans. Si l'on se souvient que le bison faillit être exterminé au cours du seul XIXème siècle par les admirateurs de Buffalo Bill, on comprend aisément que les chevaux préhistoriques ont pu connaître le même sort en trois mille ans. Le Tiercé n'avait pas encore été inventé et le cheval est présent dans tous les plateaux-repas des peuples préhistoriques pour la bonne raison qu'il était moins dangereux à chasser que le mammouth.

Les Espagnols qui ont conquis l'Amérique du Sud au seizième siècle n'avaient pas non plus inventé le Tiercé mais ils ne mangeaient pas leurs chevaux. Les chevaux d'importation étaient donc appelés à un bel avenir, un nouveau départ dans le Nouveau Monde. En revanche, les Amérindiens n'étaient pas adaptés aux virus embarqués par les colons. Ce fait n'aurait pas dû échapper au Pr Raoult qui se considère comme le plus grand microbiologiste vivant. Les virus peuvent être combattus mais il faut s'entraîner, c'est ce qu'on appelle l'immunité acquise, soit par la confrontation ancienne et répétée à ce virus, soit par la vaccination.

Dans L’Origine des espèces (en vente dans toutes les bonnes librairies), Darwin énonce que l’extension géographique des êtres vivants n’est pas seulement freinée par les contraintes du milieu, mais aussi « par la concurrence que lui opposent les autres espèces » (virus et humains, par exemple), les unes étant les proies ou les prédateurs des autres. Chaque espèce qui évolue contraint les autres à s’adapter en conséquence, d’où la « course aux armements » (ou aux protections comme les gilets pare-balles).

Y a-t-il constatation plus logique quand on se contente d'observer le monde au lieu de prononcer des anathèmes, comme le fit jadis l'Église contre Galilée ? Mais le Pr Raoult pense sans doute que la Terre est à la fois plate et sphérique puisque tout est dans tout et réciproquement.

Article précédent Article suivant
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article