Pourquoi j'ai quitté TPMP

Tout simplement parce que je croyais que c'était la meilleure façon d'y entrer. 

Il n'est pas un jour sans que la presse annonce le départ fracassant d'un chroniqueur (à mon avis ils sont tirés au sort pour qu'il n'y ait pas de jaloux). "Baba" est un véritable animateur comme peut l'être un marionnettiste et il imprime un tempo à ses… chroniqueurs comme dans une pièce de Feydeau. Cela évoque aussi le cirque et ses numéros de clowns mais la comparaison serait désobligeante car l'émission a su débaucher des personnalités qu'on aurait cru plus regardantes. Je pense notamment à Christine Kelly ex-membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Et aussitôt je nuance mon propos car un article de Gala (Christine Kelly et Éric Zemmour : « On forme une sorte de famille », 23/04/2021) m'éclaire sur ses motivations : en fait, cette native des îles navigue à vue. Les lumières de la renommée l'ont toujours guidée mais pour parvenir à bon port, elle a dû affronter les courants contraires. Elle n'a pas ainsi craint de rejoindre Face à l'info sur Cnews où Éric Zemmour n'a besoin de personne pour faire le show. "C'est un duo qui cartonne" comme dit Gala et Christine se satisfait d'être parvenue à faire régner une certaine osmose. "On se dit tout, on a compris qu'on est là pour être au service du public, apprendre des choses aux téléspectateurs". Ce sens du sacrifice a toujours le don de me tirer des larmes que je recueille pieusement dans un petit pois coupé en deux. 

Elle reconnaît toutefois qu'il lui faut gérer les excès de colère du polémiste. "On n’éteint pas un incendie avec des flammes. On n’éteint pas Éric Zemmour avec sa fougue, en lui criant dessus, en faisant du cinéma journalistique. Je ne me positionne pas comme son contradicteur mais je distribue la parole, je tempère, modère et précise". À travers ses propos, je comprends qu'un autre fil conduit sa carrière : la modération. Ce pour quoi Gérard Larcher l'a d'ailleurs nommée au CSA. En fin psychologue, il a immédiatement perçu ce trait de caractère, lui avouant que ce qui l'avait finalement décidé, était qu'on ne l'avait "jamais vue seins nus dans la presse people". Je pars du principe que la presse people ne choisit pas les seins selon des critères esthétiques ce qui serait contraire à l'éthique et à l'égalité des chances. Et j'invite à la modération ceux qui en avait déduit que Christine Kelly n'est pas une bombe sexuelle : c'est une bombe à retardement qui n'a pas fini de nous surprendre.

Je vous parle de Christine Kelly mais je pourrais aussi évoquer Jean-Luc Lemoine. Celui-ci a quitté C8 et TPMP en 2018 et anime désormais Samedi d'en rire  sur France 3. Ce départ aurait pu passer inaperçu. C'était compter sans l'esprit d'à propos de Cyril Hanouna qui a tenu à souligner l'exploit de son ancien chroniqueur : "Samedi d'en rire qui cartonne... Pour les plus jeunes d'entre vous, oui c'est sur France 3, voilà. Ça cartonne sur les plus de 80 ans, c'est un énorme carton, et sur les personnes en voie de disparition, c'est une bombe aussi." Et de poursuivre : "On les adore, mais France 3, quand tu as moins de 40 ans, tu enlèves le bouton, tu te dis : "de toute façon, je n'irai jamais"." On sent bien qu'il partage les mêmes valeurs que Christine Kelly qui disait, rappelez-vous : "on est là pour être au service du public" avec, de plus, une touche sentimentale ("on les adore") et une bonne dose de respect ("les personnes en voie de disparition"). Jean-Luc Lemoine reste beaucoup plus sobre : "Ça me passe au-dessus" et vend la mèche : "la télévision est un milieu pragmatique : les embrouilles ne sont jamais durables".

Vous comprenez maintenant pourquoi, n'ayant jamais participé à TPMP, j'ai décidé de postuler en envoyant ma lettre de démission. 

J'attends toujours la réponse... c'est dire le mépris avec lequel il nous traite.