The Great Replacement

En fait, il n'y a pas vraiment de débat. Remplacés, on le sera tous de toute façon… soit, par des machines, soit, par des immigrés. Même les écolos seront recyclés. Leur intelligence "naturelle" ne fait pas le poids face à l'intelligence artificielle… d'autant qu'ils ne mangent pas de viande et que c'est la viande qui a permis à l'homo de devenir sapiens ("homo" ne fait pas ici référence à l'espèce protégée partout en Europe sauf en Hongrie).

La question est juste de savoir s'il est plus gratifiant d'être remplacé par une machine que par un immigré. Je vois un peu cette perspective comme la situation (imaginaire, je l'espère pour vous) où votre employeur vous annonce après trente ans de bons et loyaux services, qu'il "a l'immense regret de devoir se séparer de vous". Il y a l'art et la manière. 

À mon avis, les machines GP (Grand Remplacement) vont être calibrées pour être artificiellement polies… comme le serait une guichetière de la CAF que son chef a sermonnée et qui vous grimace un : "Est-ce que ma réponse, qui ne répond pas favorablement à vos attentes, a néanmoins respecté les règles élémentaires de la courtoisie administrative ? Si oui, n'oubliez pas de liker Annie dans l'enquête de satisfaction que vous allez recevoir par mail… Annie, c'est moi, it's mee. Au plaisir de ne pas vous revoir !" Prenons Alexia par exemple. Quand, avant de répondre, elle découpe votre question en petites portions, dans ce qui me semble n'avoir pour seul but que de démontrer son agilité dialectique, je ne peux m'empêcher d'y sentir une humilité feinte… "Vous avez demandé si l'immigration pouvait être fondue dans le creuset national. Pour répondre à votre question, je me permettrai, préalablement, de procéder à une analyse succincte. Grammaticalement, la forme est assez banale : il s'agit d'une proposition interrogative directe (que j'ai retranscrit en style indirect pour les besoins de la démonstration). D'un point de vue sémantique, trois termes requièrent un examen plus poussé que le quatrième "fondre" qui, cependant, j'attire votre attention sur cet aspect, peut être employé au sens figuré. On peut ainsi fondre une cloche ou fondre deux sociétés en une seule... Quand j'évoque la cloche, je suis sûre que vous reviennent à l'esprit ces vers de Péguy :

Un sanglot rôde et court par-delà l’horizon.

À peine quelques toits font comme un archipel.

Du vieux clocher retombe une sorte d’appel.

L’épaisse église semble une basse maison (La Tapisserie de Notre-Dame).

Je connais vos goûts… une autre strophe semble faire encore mieux écho à vos préoccupations :

Vous nous voyez marcher sur cette route droite,

Tout poudreux, tout crottés, la pluie entre les dents.

Sur ce large éventail ouvert à tous les vents

La route nationale est notre porte étroite."

Vous voyez comme moi où elle veut en venir avant même d'avoir sorti sa science sur l'immigration et le creuset national ! Nous ne tomberons pas dans le piège de cette provocation grossière qui espère révéler notre vrai visage en feignant la proximité… 

La provocation est un art subtil que peu de gens maîtrisent. J'aime, dans ces moments où le moindre faux pas vous expose au couperet de l'opinion, me référer à un expert incontesté, que dis-je... un guide... je veux parler bien sûr d'Éric Zemmour, relégué à la dernière lettre de l'alphabet mais qui s'est hissé, par la force du verbe, à la une des médias.

Réagissant aux propos d’un contradicteur selon lesquels certains employeurs s’adressent à des directeurs d’agences intérim et leur disent : “S’il vous plaît, je ne veux pas d’Arabes et de Noirs”, il a dit : "Mais ils ont le droit !" Au cours de la même émission, il a précisé sa pensée et affirmé que la "discrimination, c’est la vie". C’est comme cela, la vie est parfois "injuste"… Vous pensez vraiment qu'avec ce genre d'arguments vous allez séduire un candidat au GP ? L'immigré demande un minimum d'empathie… Même si vous n'appréciez pas sa façon de prier, de manger, de cracher par terre, de reluquer votre fille d'un air salace, de considérer que le vol et la violence ne sont interdits qu'aux autochtones, d'estimer, surtout, que vous ne méritez pas votre situation… ne le montrez pas. La vie est effectivement injuste... autant pour lui que pour vous. Qui vous départagera ?

Sur le plateau de Salut les Terriens !, s'adressant à Thierry Ardisson,  il a dit : "Les Français issus de l’immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C’est un fait". L’affaire fut portée devant les tribunaux qui surent, comme Alexia, décortiquer ses propos et ne trouver qu'une coquille vide : "Malgré le caractère abrupt et sans nuance du propos, qui a pu choquer de nombreuses personnes", le passage sur les trafiquants "n’est pas diffamatoire". Éric Zemmour "n’affirme ni ne sous-entend l’existence d’un lien de causalité avéré ou possible entre l’origine ou la couleur de peau et une surreprésentativité prétendue parmi les trafiquants". C'est l'ABC de la logique judiciaire. Il aurait fallu, pour être condamné, qu'il dise : "Les trafiquants sont noirs et arabes parce que les Français issus de l’immigration sont plus contrôlés". Comment voulez-vous échapper à la délinquance si vous êtes en permanence contrôlé ? Mettez-vous encore une fois de plus à leur place… Faites preuve d'empathie ! Et condamnez les juges…

30 octobre 2014, Corriere della Sera : "Les musulmans ont leur code civil, c’est le Coran. […] Cette situation d’un peuple dans le peuple français nous conduira au chaos." Aux propos susmentionnés, le polémiste ajoute : "Des millions de personnes, en France, ne veulent pas vivre à la française." L’interview, faite dans les locaux du Figaro, où Zemmour était alors éditorialiste, déclenche un scandale et sera condamnée avec une "extrême fermeté" par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Pour une fois, le mou de l'intérieur a bien réagi. Car, Éric Zemmour, malgré la sympathie qu'il inspire même dans les rangs de l'extrême droite, est complètement à côté de la plaque. Qui a dit que le GP impose aux nouveaux occupants de respecter le règlement de copropriété imposé par les anciens ? Et le procureur a bien vu que cette affirmation d’Éric Zemmour suppose "à la lettre, qu’il est incompatible d’être musulman et français" et ne donne aux nouveaux arrivants que “le choix entre l’islam et la France”. Pourquoi devoir choisir ? On peut très bien vouloir ET l'islam ET la France... mais pas les Français. Si vous voulez être Grand Remplacé par un immigré plutôt que par un robot, confortez le procureur dans son analyse et condamnez Zemmour.

À ceux qui s'opposent à un renouveau radical de la France, je répondrai, en détournant une célèbre formule qui fut prononcée dans un temps où l'Angleterre risquait d'être GP à nouveau par les Saxons : "Vous avez voulu éviter l'islam au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez l'islam."