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Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

Et pendant ce temps-là, en France…

Pendant que Poutine prenait son temps pour réfléchir (je lui avais pourtant bien précisé que je n'étais pas immortel comme lui), je feuilletais l'album qu'il m'avait offert : Tintin au pays des Soviets… J'admire Hergé mais j'ai trouvé que cet album rappelait plus les gags de Chaplin à ses débuts qu'à son firmament. Je ferais même un parallèle avec Molière, qui a commencé par des farces pour évoluer vers les grandes comédies qu'on connaît. Et quant à la dénonciation du régime des soviets, mieux vaut lire Retour de l'U.R.S.S. d'André Gide. 

Tiens… à propos d'homosexualité… Si Poutine plaît tant (pas physiquement, intellectuellement, quoique, Fillon a sûrement son avis sur la question…) c'est qu'il chasse aussi bien le caribou que le pervers sous ses diverses formes (quand bien même sa police politique s'appellerait OMOH). Et quand Zemmour, par exemple, dit que le leader russe est "le dernier rempart contre le communautarisme gay", il n'est pas en état d'ébriété même si ses yeux brillent. Son antiaméricanisme primaire, sa haine de l'Otan lui font aimer Poutine et oublier la démocratie, comme Mélenchon, d'ailleurs, son alter très ego. Poutine, à travers ses discours ou l'exhibition de son corps, exacerbe la virilité. Or ce mot revient souvent chez Zemmour. L'Occident serait selon lui dévirilisé. Zemmour a donc suivi Poutine comme un seul homme… le seul homme encore digne de ce nom. Marion Maréchal n'est pas en reste… même si elle n'a jamais vu d'homosexuels y compris quand elle faisait antichambre au Saint-Siège pour baiser la mule du pape (pour les peu versés en chrétiennisme, il ne s'agit pas de zoophilie mais de la pantoufle du pape… à talons hauts).

Je n'ai pas demandé à Vladimir s'il avait lu Tintin au Congo car il devait déjà savoir que des tirailleurs sénégalais figuraient au nombre des volontaires venus se battre en Ukraine… On connaît le sort que leur réserva l'armée allemande les 19 et 20 juin 1940 à Chasselay (Rhône) en les écrasant sous les chenilles de ses chars après qu'ils se soient constitués prisonniers. 

Poutine était de bonne humeur. 

Il m'a surpris en me demandant si je connaissais des blagues sur lui. Or, je savais qu'il n’a aucun goût pour l’autodérision, que sa forme d’humour se limite au plaisir provoqué par l’infortune ou la bêtise des autres (ce qui le rapproche un peu de Charlot à ses débuts). "N'aie pas peur ! Emmanuel m'a parlé de toi…" Il me vint soudain l'envie de lui resservir les blagues qui avaient cours en Allemagne, sous la dictature hitlérienne (on parlait d'humour de potence…). Par exemple, après la défaite de Stalingrad en 1943, l’histoire drôle la plus courte était : "Nous gagnerons la guerre". Elle aurait été très adaptée à la situation présente mais j'ai craint qu'il n'y vît qu'un ralliement de ma part, un peu grossier, certes, mais qui ne lui aurait pas paru plus gluant que les hommages baveux auxquels il était habitué.

Alors, j'ai remplacé Juif par Ukrainien et SS par Spetsnaz et voilà ce que devinrent les quelques histoires que je connaissais.

Deux Ukrainiens sont sur le point d’entrer dans une chambre à gaz. L’un d’eux se tourne vers le Spetsnaz pour lui demander un verre d’eau, comme dernière volonté. "Écoute Moshé (désolé, je n'ai pas trouvé l'équivalent en ukrainien et peut-être qu'il y a encore des Juifs, là-bas… ah mais oui, le Président Zelensky)", dit son ami, "ne fait pas d’histoires".

Dans un cabaret de Kherson, le comédien entre en scène avec une muselière, s’assied sur une chaise, reste silencieux pendant quelques minutes pour finalement se lever et quitter la scène sans avoir dit un mot. Le présentateur le remercie de la façon suivante : "Mesdames et Messieurs, maintenant que la partie politique de notre programme est terminée, nous allons passer aux réjouissances".

Toujours à Kherson, conscient de la présence dans le public de Spetsnaz, le comique du jour s'inquiète faussement : "Messieurs, est-ce que je parle trop vite ? Vous me suivez ? Ou faut-il que je vous suive ?".

Lorsqu’un Spetsnaz dans le public lui crie "sale Ukrainien", le même comique répond : "Désolé, vous vous trompez, j’ai seulement l’air aussi intelligent."

À Kharkiv, où la ration journalière se résume désormais à un peu de pain rassis accompagné d’une tasse de soupe, un secouriste se moque de la voracité d’un habitant : "Hé Moshé (désolé,  j'ai beau essayer, il résiste), ne mange pas trop. Pense à nous qui devrons bientôt te porter".

Macron invite le patriarche Épiphane, chef de l'Église orthodoxe ukrainienne à venir le voir pour qu'il lui dise comment se débarrasser des Russes. "Il y a deux voies, répond le patriarche : l’une est naturelle, l’autre est surnaturelle. La voie naturelle serait qu’un million d’anges aux épées enflammées descendent du ciel et balaient les armées russes. La voie surnaturelle serait qu’un million de soldats de l'Otan descendent en parachute et les anéantissent".

Un Ukrainien est interrogé par un journaliste de BFMTV : "J’ai plus confiance en Poutine qu’en aucun autre. Il est le seul à avoir tenu ses promesses, toutes ses promesses envers nous."

Poutine tapa soudain dans ses mains à la russe. Cette dernière histoire lui avait sans doute plu mais je ne suis pas sûr qu'il la trouvait drôle. Bien que dans un état d'ébriété avancé (en tout cas plus qu'en Ukraine), son visage gélatineux ne reflétait qu'un immense malentendu… malentendant ?… Il semblait complètement bouché.

Sa troupe en profita pour organiser un apéro dînatoire, sans me demander la permission bien entendu. Le prétexte était la remise d'un prix de 20 euros à un homme maigre, assez blême (sûrement un Ukrainien), qui l'avait gagné en écrivant le meilleur poème sur l'occupation de l'Ukraine. Un certain Putschkine…

J'ai préféré m'isoler dans la cuisine avant le début des discours et des chansons, la distribution de chapkas et le tour de la pièce à califourchon sur des chaises.

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