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Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

Le socialisme ou la mort

Les socialistes ont toujours placé le ventre avant toute autre considération. Mitterrand a écrit La Graille et le Pain. Lorsqu'on lui parlait d'accord électoral, Hollande répondait : "ce n'est pas les miettes qui font le pain, c'est le pain qui fait les miettes", autrement dit : on s'impose d'abord, on négocie ensuite ou encore : c'est la force qui fait l'union, et non l'inverse.

Malheureusement, François n'est plus aux commandes… Pire, depuis cinq ans, la critique de son quinquennat est devenue un sport national et contre toute attente, d'abord dans son camp. C'est même le préalable imposé par La France insoumise avant d'entamer des pourparlers. LFI prend ses consignes à Moscou : la "dénazification" comme prérequis à tout cessez-le-feu… dénazification, purification, nettoyage, épuration c'est kif-kif comme dirait Mélenchon, le trotskiste-merguez.

Certains craignent donc le pire pour le Parti socialiste, notamment Stéphane Le Foll et Laurent Azoulai. Cela me rappelle une maxime du Dr Saldmann, le gourou de la santé éternelle : "Toute mort avant 120 ans est une mort prématurée". Mais peut-être ne faut-il pas s'alarmer outre mesure car dans les pays où le compromis est une conduite sans risque, les partis se rencontrent pour faire des alliances et plus si affinités. On pense surtout à l'Allemagne où les mœurs sont plus libres.

La transposition qui suit va sans doute paraître osée… Le PS, au stade où il en est, ne devait-il pas s'inspirer de cette autre recette du Dr Saldmann : "Les études ont montré que quand on a douze rapports sexuels par mois, ça augmente de dix ans l'espérance de vie en bonne santé" ? Les socialistes auraient ainsi tout intérêt à multiplier les rapprochements avec LFI en essayant toutes les positions. Leur préférée, la soumission, apporte, toujours selon le docteur, autant d'années supplémentaires de vie que les autres, ce qui devrait achever de convaincre les plus délicats. 

De son côté en fin stratège, Olivier Faure,  premier secrétaire du PS, a jugé que l'urgence était de se sauver lui-même et quelques autres heureux élus. Marioupol et la résistance héroïque du bataillon Azov n'ont pas dû l'inspirer. Pour LFI, il est prêt à brader tous les idéaux socialistes en échange de 20 malheureuses petites circonscriptions où les candidats PS pourront représenter seuls la gauche aux législatives… avec un drapeau rouge ou un drapeau blanc ?

Laurent Azoulai y voit une ligne rouge (et même rouge tout court). Car il considère que : "depuis la campagne de 2017, Mélenchon a organisé une dérive sémantique, politique et ethnique de son mouvement. La manière dont il s'est comporté lors de la perquisition au siège de son parti face aux représentants de la justice et de la police, sa valorisation d'un prétendu prolétariat ethnico-religieux, sa participation à des manifestations avec des groupes islamistes, son refus de l'universalisme, son approche frileuse de l'Europe, la non-condamnation du massacre des Ouïgours… Il n'est plus en phase avec les valeurs de la gauche."

Accablé, il retrace la descente aux enfers du PS depuis la présidentielle fatidique de 2002 : "Le PS a été fait par Mitterrand pour Mitterrand. Son déclin a commencé le 21 avril 2002, lorsque Lionel Jospin n'accède pas au second tour de la présidentielle et qu'il est devancé par Jean-Marie Le Pen. Ce fut une terrible épreuve qui nous a secoués, à laquelle on n'a pas su vraiment répondre. Nous avons tenu politiquement grâce à l'implantation de nos élus locaux, mais au niveau national, on n'a pas su reconstruire une doctrine et prendre en compte les messages que nos électeurs nous adressaient, comme la laïcité, l'autorité républicaine, la relation au travail, l'articulation entre économie et social, l'Europe… Dès que certains évoquaient ces sujets, ils étaient accusés de dérive droitière par les maîtres en théologie politique. Pour éviter les débats difficiles… on ne débattait plus. À force de ne pas parler de sujets sensibles, nos électeurs nous ont fait comprendre, à leur façon, qu'on ne s'adressait plus à eux."

Pour certains, le mariage avec LFI n'est donc qu'une formalité. Rien ne les choque dans le fait que les Insoumis veulent faire de la France un nouvel Israël, à une différence près… Ce pays promeut en effet l'accueil des étrangers, surtout les juifs (la fameuse alya). Les Insoumis, eux, préfèrent les antisémites. Mais ces antisémites-là sont tout à fait respectables puisqu'ils viennent du Maghreb comme le Prophète (je veux parler bien sûr de Mélenchon).

De même que le Rassemblement national ou Reconquête !, les Insoumis font une fixation sur les immigrés… mais dans le bon sens. Ils veulent que soit reconnu un droit universel d'immigrer en France quel que soit le motif. Ils ont dû lire Tous à Zanzibar de l'écrivain britannique John Brunner publié en 1968 qui imagine qu'en 2010 le nombre d'êtres humains sera tel que, s'ils s'invitaient à Zanzibar et s'y tenaient au coude à coude, ils la recouvriraient en entier. À croire que ces Insoumis, même s'ils ne travaillent pas pour la plupart, doivent aimer le métro parisien aux heures de pointe. Ils y retrouvent ces moments intenses de fraternité auxquels ils se croient tenus. 

Ce mélange les excite tellement qu'ils rêvent d'une "créolisation" de la France. Les Nigérians qui s'affrontent à coups de machettes dans les quartiers nord de Marseille soulèvent beaucoup d'espoir chez les Insoumis. Ils ont pris leur vie en main, parfois celle des autres et les cités en otage. Le voile ne leur pose aucun problème non plus. D'un côté, ils expliquent que l'imposition du voile en Afghanistan par les talibans est une honte. Et de l'autre (le "en même temps" macronien les a eux aussi insidieusement pervertis), ils essaient de nous faire croire que le port du hidjab en France est une liberté. Éric Piolle a fait de Grenoble le bassin alpin du burkini. Pour bien fixer les idées, un militant trotskiste a écrit : "Sur certaines questions, nous serons du même côté que les islamistes, contre l'impérialisme et contre l'État. (…) Là où les islamistes sont dans l'opposition, notre règle de conduite doit être : avec les islamistes parfois, avec l'État jamais."

Les bons élèves cherchent toujours à fayoter. Un journaliste américain voyant une de ses consœurs couverte de la tête aux pieds avec les sacs à patates qui sont à la mode en Afghanistan a fait semblant de ne pas comprendre qu'elle y était contrainte par les Talibans. Il a tout de suite dénoncé une forme d'appropriation culturelle dans ce supposé choix. Chez les wokes c'est au premier qui montrera sa "science". 

Mais ne vous inquiétez pas même si Jérôme Fourquet dans son analyse au lendemain de la présidentielle précise que : "La fracture éducative est aujourd'hui centrale, puisqu'elle est associée à des clivages à la fois professionnels et financiers, mais aussi culturels, le rapport à la société, au monde, à la diversité ethnoculturelle et à l'autorité n'étant pas le même chez les plus éduqués et parmi les moins diplômés.", cela ne veut pas dire qu'ils sont intelligents. Cela signifie simplement que pour défendre leurs idées reçues ils ont plus de justifications à leur disposition qu'ils vont chercher dans leur cours de fac sans en comprendre d'ailleurs le quart. Quand on apprend que Sandrine Rousseau est affublée du titre de prof d'économie, on a raison d'avoir des doutes sur la qualité de l'enseignement et de la recherche.

L'ironie, c'est que le socialisme français est né en réponse à la radicalité incarnée par le communisme. Aujourd'hui il s'abandonne à l'étreinte mortelle de la radicalité insoumise.

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