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Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

Une copine de cheval

J'ai une voisine avec un pâturage. Le pâturage est à la voisine. Dans le pâturage, deux chevaux s'épanouissent au grand air autant que je puisse en juger à leur bonne mine. Il m'arrive de les saluer en hennissant d'un ton jovial… Je suis sagittaire et c'est là le seul avantage que me procure cette distinction astrologique. Il y a peut-être d'autres options que je n'ai pas exploitées car je suis d'un naturel modeste et il ne me viendrait pas à l'esprit de me croire doté d'attributs dignes de figurer dans le Livre Guinness des records. Ils s'arrêtent alors de brouter, une marguerite parfois coincée entre les dents, et me regardent avec cet air de commisération qu'ont parfois les chevaux pour le genre humain… Un moyen sans doute de retrouver un soupçon de dignité quand on souffre d'appartenir à cette lignée dont l'ancêtre accepta, il y a bien longtemps, de servir de reposoir à l'entrejambe d'un de ces bipèdes sans-gêne qui commençaient à polluer le paysage.

Nous sommes devenus amis (je parle de la voisine) et j'ai compris, à l'occasion de nos échanges, qu'elle avait établi un rapport privilégié, quasi exclusif avec ses chevaux. M'est revenue alors cette chanson de Martin Circus, un groupe des années 70, Je m'éclate au Sénégal et ce refrain entêtant, "Je m'éclate au Sénégal avec une copine de cheval"... Je sais, le déroulé de ma narration, qui, jusque-là, présentait toutes les caractéristiques d'une pastorale, un peu à la manière des Géorgiques de Virgile, révèle soudain son noir dessein… l'acte prémédité serait sans doute requis par le tribunal des flagrants délires. J'implore les circonstances atténuantes car la nostalgie parfois m'étreint sans crier gare et je crois que cette chanson fut une de celles qui bercèrent mon enfance étriquée, contribuant ainsi à cette culture dépareillée qui fait mon charme.

Malheureusement, ce bric-à-brac mémoriel ne m'aide pas à trouver la bonne distance avec les femmes, sans parler des nouvelles règles qu'a imposé le Covid. Peut-être que je devrais lui proposer de faire un tour au Sénégal pour que ses chevaux me montrent un peu plus de considération… encore faudrait-il trouver quelqu'un pour les garder.

Et je me retrouve à tourner en rond dans l'enclos des conventions, mon arc débandé et la queue en éventail.

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