Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

Un comique peut en cacher un autre

Comme disait Bedos père dans son sketch La Drague : "C'est pas si compliqué, les gonzesses. Il faut savoir s'imposer, c'est tout !"

Son fils l'a cru sur parole et se sent autorisé à passer à l'attaque surtout quand il est bourré (ce qui dénote peut-être un certain manque de confiance… difficile de briller à l'ombre d'un père célèbre). Mediapart qui n'en rate jamais une, révèle ainsi plusieurs tentatives de l'humoriste-acteur qui ont fini par déboucher sur des plaintes pour viol… Le retard à l'allumage entre le présumé viol et sa dénonciation, plus de trente ans, s'explique, selon les spécialistes, par différentes raisons… auxquels s'ajoute, parfois, le scepticisme bonhomme des policiers. Voici un exemple rapporté par une victime : "Vous étiez habillée comment? Ah, je comprends mieux. Et il a mis un ou deux doigts?"

La première plainte visant l'humoriste vient d'une actrice, renommée Chloé par le média en ligne. Elle raconte avoir été agressée par l’acteur dans les années 1990, alors que les deux entretenaient une "forme de relation amicale". La qualification est prudente et nuancée ce qui laisse supposer qu'un soupçon de méfiance préexistait dans l'esprit de la jeune femme compte tenu du rapport de forces. N'est-ce pas une bonne affaire, pour un embryon d'actrice, que de devenir l'intime du fils d'une célébrité quand on prétend soi-même à une notoriété raisonnable ? Elle devait se douter en filigrane, que l'introduction dans le saint des saints imposerait peut-être un passage obligé par une forme de dépucelage mondain auquel les "fils de" pensent parfois avoir droit en compensation de leur piston. Même un défenseur acharné des opprimés tel que Juan Branco se croit autorisé à ce genre de marge arrière.

Un soir, Chloé se rend chez les Bedos à l'invitation de Nicolas qui lui a assuré que ses parents et sa sœur seraient là (a-t-elle pu croire à une demande en mariage ?). Sur place, il insiste pour qu’ils se rendent dans sa chambre. Elle tente de partir, il la retient violemment. Il tente même de justifier son entreprise en la rabaissant : "Tu te prends pour qui, t’es pas Catherine Deneuve !"... ce qui dénote une certaine forme de respect envers la hiérarchie des talents. Dans un film, avec la présence d'esprit que les scénaristes prêtent aux protagonistes, elle aurait pu répliquer : "Dans la famille Bedos, je demande le père !"). Puis il l’attrape par la gorge, la plaque contre le mur et la viole.

Pour compléter le dossier, Mediapart rapporte d’autres témoignages qui, eux, n’ont pas été suivis d’une plainte ou d’un signalement. Leslie Masson confie avoir été draguée "six ou sept fois" par Nicolas Bedos en boîte de nuit de manière "insistance", alors qu’il était "alcoolisé". Les faits se seraient produits en 2010, alors que l’ancienne mannequin avait 23 ans. Un soir, il aurait tenté de lui toucher l’entrejambe, avant de lui asséner des propos "dénigrants". On voit que Nicolas ne fait pas dans la facilité. Avec des compliments il avait peut-être ses chances.

Une autre femme rapporte le même genre d'approche toujours dans une boîte de nuit parisienne. Julie a été abordée à plusieurs reprises entre 2011 et 2014 par Nicolas Bedos. Un soir, alors qu’il est ivre mort, celui-ci insiste davantage. Comme elle se lève pour mettre un terme à la conversation, il la suit, soulève sa jambe et lui lèche le pied.

J'ai du mal à me représenter la situation où une femme debout et en mouvement serait saisie par une jambe et se ferait lécher le pied. Comment pourrait-elle conserver son équilibre sans avoir répété avec son partenaire avant ? On dirait un numéro de music-hall… mais je la crois car un joli pied féminin ne m'a jamais laissé indifférent moi non plus, avec cette nuance que le saisir pour y déposer un baiser m'apparaît comme une forme de respect et non comme une prise de judo.

Un autre comique, Jean Lassalle, semble aussi coutumier de ce genre de performance avec une préférence pour les femmes enceintes (comme il n'utilise pas de préservatif, il se sent ainsi protégé du risque de reconnaissance en paternité).

La victime présumée s'est confiée aux journalistes : "Nous étions en pleine campagne pour les élections régionales. J'ai pensé que les candidats pouvaient m'aider". Sa fille connaissait des problèmes à l'école. Le seul candidat à répondre à son appel à l'aide fut Jean Lassalle. Et la jeune femme finit par intégrer l'équipe de campagne du candidat. Sans doute ne s'attendait-elle pas à devenir aussi la "compagne" provisoire du candidat.

"Il me demande de le rejoindre dans un grand hôtel de Bordeaux. J'y vais avec mes affiches et mon pot de colle en pensant qu'il s'agit d'une réunion de l'équipe", raconte-t-elle. Sur place, elle se retrouve en tête-à-tête avec le candidat, qui évoque certains sujets de campagne. Et puis "il m'a embrassée deux fois. Je l'ai repoussé. Je lui ai même dit que je pouvais appeler quelqu'un d'autre s'il voulait." 

Ça, c'est une femme qui connaît la vie, garde la tête froide et ménage ses intérêts ! Les hommes sont ainsi et les politiques peut-être encore plus. Elle s'est dit qu'il valait mieux accompagner le mouvement comme au judo, détourner l'attaque vers une cible plus disponible plutôt que se priver d'un soutien potentiel.

Mais Jean Lassalle fait la sourde oreille. "Je lui ai dit que j'étais enceinte, ce qui était le cas. Mais il ne m'a pas cru. Et puis, voilà…" Perdue, choquée, la jeune femme n'en parle pas à son mari, mais raconte sa soirée à des amis. Elle reste en contact avec le candidat. "Je me suis rendu compte que j'étais mal depuis douze ans à cause de ça. Cela m'a même conduit à faire une tentative de suicide. Et puis, récemment, j'ai décidé de changer de vie. J'ai voulu porter plainte pour dénoncer les faits, faire en sorte qu'il ne fasse pas d'autres victimes et refermer cette parenthèse".

Jean Lassalle (68 ans) a un avantage sur Nicolas Bedos (44 ans) : il va plaider la perte de mémoire ce qui est une façon de ne pas reconnaître les faits sans pour autant mettre en doute la parole de la plaignante. Il y a là une sorte de savoir-faire politique qui permet de ménager la chèvre et le choux. Nicolas de son côté plaide l'ivresse, ce qui est une façon de reconnaître les faits tout en plaidant l'irresponsabilité. Il se présente comme un boute-en-train, un roi de la nuit, qui se croit obligé de mettre l'ambiance en tout lieu mais qui peut déraper, verser dans l'excès sans vouloir de mal. On l'a vu aussi avec Palmade dans un autre registre…

 

Écrit en juillet de l'an 2023 

depuis le fin fond d'un EHPAD

Article précédent Article suivant
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article