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Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

À l'ombre des magnolias

Il paraît qu'il y a une série, À l'ombre des magnolias, qui pourrait faire oublier aux citoyens pleinement conscients que nous sommes, la dureté du monde. C'est du moins ce que j'ai compris en lisant certains commentaires sur senscritique.com. Rien de nouveau sous le soleil de Gaza puisque je me souviens que cet arbrisseau avait déjà inspiré Claude François en 1977 (Magnolias for ever) :

Dites-lui que je suis comme elle

Que j'aime toujours les chansons

Qui parlent d'amour et d'hirondelles

De chagrin, de vent, et de frissons

Dites-lui que je pense à elle

Quand on me parle de magnolias

Quand j'entends ces musiques nouvelles

Qui résonnent comme des bruits de combats

Et oui, notre idole avait anticipé, et j'oserais presque voir en lui le successeur de Nostradamus… ce qui se passe aujourd'hui au sud d'Israël. D'ailleurs, j'en profite pour faire une petite parenthèse sur le prophète du Sud… Michel de Nostredame, alias Nostradamus, né en 1503 à Saint-Rémy-de-Provence, est issu d'une famille juive convertie au catholicisme au XVe siècle. C’est d’ailleurs pour bien marquer son adhésion à sa nouvelle religion que son arrière-grand-père avait choisi le patronyme de Notre-Dame. Leurs lointains ancêtres appartenaient à la tribu d'Issachar renommée pour ses études d’astronomie. Voit-on encore le ciel zébré par la fumée des roquettes à Beer-Sheva ?

Pour les trois amies de la série, la vie à Serenety se déroule donc selon le schéma connu d'une existence ordinaire avec ses déboires conjugaux, familiaux et professionnels. Très loin d'un monde à la Walking Dead où une partie de l'humanité aurait été transformée en tueurs décérébrés et sanguinaires.

Mais le magnolia a quelque chose en lui qui menace toujours le bel équilibre du monde. J'en veux pour preuve ce différend qui oppose deux voisins à Rezé et que nous relate Ouest-France (Au sud de Nantes, des voisins voulaient la peau de leur magnolia, l’arbre sauvé par la justice).

Auprès de leur arbre, Marion et Alan auraient pu vivre heureux. Mais depuis des années, ils étaient empêtrés dans un litige avec leurs voisins. La raison ? Leur magnolia qui, selon ces derniers, est une "source de désagréments divers : manque d’ensoleillement, obstruction de la gouttière, gêne à l’ouverture du vélux". Le magnolia a-t-il à ce point si mauvais caractère ?

"On a d’abord reçu des courriers nous mettant en demeure de couper les branches du magnolia, ce qu’on a fait, se souvient Alan. Mais on a vite compris, devant ces faux arguments, qu’ils ne voulaient pas de cet arbre." Fin 2022, un conciliateur tente de trouver une solution. Peine perdue. Le 23 mars, Alan et Marion sont assignés devant le tribunal judiciaire par leurs voisins.

"Un avocat nous avait prévenus que l’article 671 du Code civil prévoit, depuis Napoléon, qu’un arbre de moins de trente ans, planté à moins de deux mètres d’un mur mitoyen, peut être taillé à deux mètres de hauteur. Ce magnolia, nos enfants s’y cachent depuis qu’ils sont petits. Quand on leur a dit qu’on allait peut-être le perdre, ils ont pleuré." Car le tailler à moins de deux mètres, le couple en est certain, "c’est le condamner". Ce que leur ont confirmé plusieurs paysagistes.

"Nous sommes venus sans avocat, parce qu’on n’avait pas les moyens, rapporte Marion. On a rappelé que cette loi napoléonienne est dépassée, surtout face aux enjeux climatiques d’aujourd’hui. Les arbres sont un abri de biodiversité, indispensables en période de fortes chaleurs."

Et, contre toute attente, le tribunal de Nantes a débouté les voisins de toutes leurs demandes, estimant que le magnolia "apporte un bénéfice à la collectivité par les bienfaits environnementaux" et qu'à ce titre "il doit être préservé conformément à l'article 2 de la Charte de l'environnement selon lequel : Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement". Toujours selon le tribunal, "La coupe de cet arbre à hauteur de 2 mètres est de nature à causer un préjudice écologique au sens de l'article 1247 du Code civil."

Marion n'a pas caché sa joie et son espoir d'un meilleur monde : "Ce qu’on aimerait, c’est vivre les uns à côté des autres en paix, avec un magnolia au milieu. Nous, tout ce qu’on voulait, c’était sauver notre arbre."

Voltaire, le sage de Ferney, aurait approuvé. Il clôturait en effet Candide, où les scènes d'atrocités dues à la guerre jalonnent le parcours du héros, par ce conseil : "Il faut cultiver notre jardin"

Oui mais… où ?

Sûrement pas à l'ombre de Gaza...

 

Écrit en octobre de l'an 2023 

depuis le fin fond d'un EHPAD

quelque part en France

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