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Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

En attendant Obono

ESTRAGON (le prénom a été changé). Endroit délicieux. Aspects riants. Allons-nous-en. 

VLADIMIR (le prénom a été changé). On ne peut pas. 

ESTRAGON. Pourquoi ? 

VLADIMIR. On attend Obono.

ESTRAGON. C’est vrai. Tu es sûr que c’est ici ?

Ce dialogue entre deux résidents de L'EHPAD, je l'ai surpris lundi dernier alors qu'ils attendaient le bus dans le couloir… oui, j'ai bien dit "le couloir". Notre directrice a trouvé cette astuce en s'inspirant d'un exemple suédois qu'un article de Sciences et Avenir décrivait ainsi :

"Attendre un bus qui ne passera jamais c'est ce que propose une maison de retraite suédoise à ses patients atteints de démence. Un arrêt de bus fictif, installé il y a quatre ans dans un couloir de l'établissement de santé, est utilisé dans la prise en charge des personnes âgées qui demandent à rentrer chez elles."

La responsable de l'établissement explique : 

"À un certain degré de la maladie, les personnes atteintes de la maladie d'AIzheimer ressentent très fréquemment une forme d'inquiétude, elles veulent rentrer à la maison. Certains ont déjà fait leurs valises pour venir attendre ici."

Selon elle, même si l'arrêt de bus n'est pas fréquenté quotidiennement, sa présence a été salutaire à de nombreuses reprises :

"Nous avions une patiente qui venait me voir tous les jours, plusieurs fois par jour. Elle demandait à ce que ses parents viennent la chercher. Venir s'assoir sur le banc ici, attendre et parler, ça la calmait, ça la rendait heureuse. Ensuite on pouvait aller manger ou regarder la télévision."

Le banc s'avère précieux en fin de journée quand les patients sont le plus fébriles. 

"Tout le monde a déjà pris le bus, alors quand ils voient le panneau ils le reconnaissent tout de suite, ils se disent que le bus va passer. Si on s'assoit avec eux et qu'on leur parle, ils oublient. On parle et ils oublient qu'ils voulaient sortir, ça sert vraiment."

Vous pensez bien que les bonnes âmes , dès qu'elles l'ont su (mais lisent-elles Sciences et Avenir… lisent-elles, seulement ?), se sont indignées vertement : mentir à des patients vulnérables est-ce moral ? La directrice ne s'est pas démontée et a demandé à ces anges déplumés s'ils préféreraient qu'on leur annonce froidement qu'ils n'ont plus que trois jours à vivre ou qu'on se contente de leur offrir une cigarette avec un bon sourire. Et inversement, s'ils trouvaient moral et formateur qu'on mente aux enfants en les laissant croire au Père Noël (et je ne parle même pas du Bon Dieu… enfin, c'est elle qui…)... Donc, au final, rien d'important comme vous voyez.

Non… moi, ce qui m'interpellait, c'est que je croyais avoir entendu "Godot" alors que c'est "Obono" qu'il fallait comprendre. Comment, vous demandez-vous sans doute, le nom de cette députée LFI particulièrement instable, incontrôlable même, peut-il s'insérer dans un échange entre deux octogénaires flirtant avec Alzheimer, assis à une station de bus dans un EHPAD ? Il m'est difficile de vous répondre d'autant qu'il est fort possible que vous me soupçonniez d'être moi-même atteint de la maladie allemande. Je ne cherche pas à botter en touche mais d'un point de vue sémantique, cette rencontre improbable me semble tout aussi belle que celle d'un parapluie et d'une machine à coudre sur une table de dissection imaginée par le comte de Lautréamont, alias Isidore Ducasse (j'ajoute que je ne suis pour rien dans ce rapprochement car cela reviendrait à prétendre rivaliser avec l'auteur des Chants de Maldoror).

ESTRAGON. Danièle Obono n'est pas noire par hasard. Elle a choisi cette couleur pour être antisémite sans fard.

Cette logique plaisante me semblait, en y réfléchissant, tout à fait limpide. Car il est de notoriété publique qu'Obono est du genre à balancer froidement aux Juifs : "Vous n'avez pas le monopole de la souffrance" ou même : "Mes malheurs sont supérieurs aux vôtres". À l'évidence, elle ne parle pas d'elle. Ses parents appartiennent à la petite bourgeoisie gabonaise et ne portaient pas de chaînes aux dernières nouvelles. Non, elle porte à elle seule tous les arriérés de l'impérialisme colonial comme Atlas condamné à porter la voûte céleste sur ses épaules pour l'éternité.

VLADIMIR. Tu crois qu'elle a choisi aussi d'être femme ?

En supposant que ça lui permette de bien faire chier ses contemporains, il est tout à fait imaginable qu'elle ait prescrit à ses parents de ne conduire à son terme que l'embryon qui affichait clairement sa féminité à l'issue du temps imparti (une sorte de testament inversé… peut-être a-t-elle accès à un trou de ver dans la galaxie qui lui permet de descendre et de remonter le temps… j'en déduis qu'elle risque de nous faire chier jusqu'à la fin des temps…)

ESTRAGON. Et homosexuelle ?

VLADIMIR. Elle est homosexuelle ?!

Alors là, mon brave VLADIMIR, j'en doute fort… ou alors elle le cache. Elle est en effet copine avec Houria Bouteldja, l'égérie des Indigènes de la République, mouvement "décolonial" régulièrement accusé d'antiféminisme, d'homophobie et d'antisémitisme. 

ESTRAGON. Est-ce qu'elle a choisi d'être députée ?

VLADIMIR. Non, ce sont ses électeurs qui l'ont choisie.

ESTRAGON. Y'a vraiment des malades ! 

VLADIMIR. Et je suis même sûr qu'en cherchant bien, on en trouve ici…

Et ils m'ont tous les deux regardé.

 

Écrit en octobre de l'an 2023 

depuis le fin fond d'un EHPAD

quelque part en France

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