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Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

Pour un moratoire sur la reproduction

Comme disait Schopenhauer (c'est la minute philosophique, le quart d'heure pour les plus lents), quand on aime, on croit que c'est pour son bien, alors qu'en fait on travaille pour l'espèce. L'Église l'a bien vu qui, autrefois condamnait l'onanisme… (que Voltaire explique en ces termes : "aujourd'hui ce qu'on appelle communément le péché d'Onan, c'est l'abus de soi-même avec le secours de la main, vice assez commun aux jeunes garçons et même aux jeunes filles qui ont trop de tempérament.") La masturbation serait donc condamnable car improductive. Et même si nous sommes huit milliards sur terre, il faut continuer à engendrer, on ne sait jamais… Certes, la révolution sexuelle a conquis quelques pays où, désormais, la reproduction n'est plus qu'une fantaisie ou un accident. Mais il faudrait trouver le moyen de séduire le reste de la population mondiale afin de la détourner de cet instinct primaire qui la pousse à se perpétuer. Alors, une apologie de la branlette ou de la sexualité sans risque… pour la planète ?

Ou des questions comme : est-il aussi excitant de limer pour le compte de l'espèce que pour son propre compte ? Je mets à part ceux qui se croyaient à l'abri du devoir et qui découvrent soudain qu'ils se sont fait baiser, autrement dit qu'on leur a fait un enfant dans le dos. Pour évaluer les deux manières, il faut tenir compte du moment. Pendant, le plaisir est le même (je me place bien entendu du point de vue de l'homme car comme le disent les indhygiénistes, on ne parle bien que de ce que l'on a expérimenté soi-même). C'est après que la situation se gâte car prendre ses responsabilités n'a pas la même saveur que prendre son pied. Cela dit, il y a des bienfaiteurs de l'humanité qui n'attendent d'autre récompense (à part les allocations familiales) que le bonheur d'être parent... Il manque dans la nomenclature psychiatrique une rubrique "perversion sentimentale" pour décrire ce grave trouble du comportement. Ce trouble est encore plus affligeant chez les homosexuels qui, alors que leurs ébats stériles devraient suffire à contenter leurs sens et la biosphère, se persuadent qu'il leur faut des enfants pour parachever leur œuvre. Si encore cette passion singulière était comblée par un prélèvement sur le stock existant le mal ne serait pas trop grand mais les voilà qui préfèrent le neuf et recourent à des utérus en vente libre ou en location pour mener à bien leur dessein criminel. L'homosexualité est-elle vraiment renouvelable ?

Qu'on ne s'étonne plus que l'homme hétérosexuel, seul représentant responsable de l'espèce, fuie l'engagement, le couple et tout ce qui s'ensuit. Il veut à tout prix éviter que l'obsession programmée des femmes nourrisse indéfiniment la surpopulation. La pauvre Gaïa, plus très gaillarde, ne le supporterait pas. Fort heureusement, il est aidé en cela par les conditions actuelles du marché matrimonial qui semblent défavorables aux femmes laissant aux hommes une marge de négociation plus grande. Autrement dit, l'homme préfère goûter avant le fruit plus très défendu et n'est pas très pressé de conclure l'affaire avant d'avoir parcouru tous les étals.

Par ailleurs, certaines femmes sont heureusement d'une naïveté désarmante.  Elles avouent d'emblée chercher du "sérieux". Quel homme sain, doté de la plupart de ses facultés intellectuelles, écologiste de surcroît, ne comprend alors qu'il pourra les manipuler aisément le temps qu'il faut pour laisser libre cours à ses pulsions, puis les laisser tomber avec le sentiment d'avoir œuvré pour la préservation de la planète ? Les seules dont il faut réellement se méfier sont celles qui souhaitent une rencontre "sans prise de tête". On peut relever le défi par goût du jeu, en gardant toutefois à l'esprit que la vasectomie pourrait être le dernier recours pour déjouer leur fallacieuse promesse. Que les choses soient bien claires ! Les hommes n'agissent pas ainsi de gaieté de cœur. Tout homme sensible, et j'en connais peu qui ne le soit, répugne à exercer ce pouvoir sur des femmes fragiles, débordant d'ocytocine, tant il est désespérant de savoir qu'on va gagner à tous les coups ! Et pourtant, il le faut. En faisant miroiter à une femme l'engagement, le couple puis les enfants, on lui fait perdre sa fenêtre utile de fertilité et de jeunesse. C'est toujours ça de gagné dans le combat contre la natalité. Le plaisir purement sexuel qu'on en tire n'est que la juste récompense de cet acte de bravoure et mérite à peine qu'on en parle. 

À ceux qui auraient des scrupules à rompre leurs engagements je dis : vous trouverez toujours mieux car, bien que le mieux soit un mirage, vous ne pouvez échapper aux conditions du marché sexuel où l'abondance d'offres empêchent d'accorder de la valeur à une seule. Elles ne valent rien mais rien ne vaut leurs insignifiantes petites personnes. Ce n'est pas de l'amour, juste une forme de compassion. 

Ce qui est réellement scandaleux, c'est le besoin inconsidéré des femmes de faire des enfants. Ce n'est pas parce qu'on a un utérus qu'on doit s'en servir. Est-ce qu'on se sert de la bombe atomique ? Non, on se contente de l'agiter de loin, de la montrer parfois. L'utérus ne doit pas être conçu autrement que comme une force de dissuasion… pour empêcher les hommes de s'engager ! Et après, on referme la trappe. 

On n'imagine pas le travail préparatoire en vue d'un engagement ! Pensez, pour en avoir une petite idée, aux préliminaires qui précèdent l'achat d'une maison ou pire, sa construction. Comment savoir dans cinq ans, dans dix ans si ses sentiments seront aussi forts, si on ne risque pas de regretter son choix en découvrant une meilleure offre ? Autant rester en location affective avec un bail précaire de cohabitation. 

Ne le prenez pas mal mais… croyez-vous vraiment être quelqu'un ? Je veux dire : croyez-vous qu'il y a dans votre abîme intérieur une sorte de boussole qui vous indiquerait, de sa petite aiguille entêtée, le chemin à suivre à chaque étape de votre vie ? Certes Christophe Colomb en avait une mais ses cartes étaient imaginaires le guidant là où il croyait aller. Il aurait tout aussi bien pu s'en remettre au vent, à son courage, à sa folie. En fait, vous ne savez pas où vous allez même si vous vous croyez constant, fiable, mûr ou toutes autres qualités qui vous donnent le sentiment d'être un chêne. Vous êtes plutôt mou comme un roseau ou flexible, si vous avez une plus haute idée de vous-même. Il n'y a pas de trésor enfoui dans le labyrinthe de votre conscience avec un coffre et une carte. Vous êtes comme un fétu voguant au gré d'un courant. Alors pourquoi envisager ce que vous êtes incapable de concevoir à long terme, l'engagement ?! 

J'espère sincèrement vous avoir convaincu de cet écocide qu'est l'engagement. 

Si j'avais le temps j'aborderais volontiers d'autres aspects mis en lumière par Schopenhauer dans sa Métaphysique de l'amour sexuel (qui n'est pas, je tiens à le préciser pour éviter toute méprise et tout recours, un guide de la drague pour ecclésiastiques), comme par exemple : pourquoi recherche-t-on la beauté ? Je me place bien entendu dans la peau de l'homme prévoyant qui se projette dans un avenir où il devra assumer une descendance à laquelle il avait cru pouvoir échapper et préfère, en conséquence, ne pas doubler sa déception : père ET père d'un avorton. En piégeant la beauté, le laid peut espérer ainsi améliorer sa lignée. Le beau, lui, n'a aucune raison de dévaluer son capital génétique à moins d'être un militant paroxystique de l'égalité des chances.

J'aborderai brièvement une autre vue originale du philosophe sur l'attrait d'un petit pied chez une femme qui s'expliquerait par le fait que les pieds constituent un caractère essentiel de l'espèce. Aucun autre animal n'a le tarse et le métatarse, considérés dans leur ensemble, aussi petits que l'homme, particularité qu'explique la bipédie. J'ajouterai que l'amour exclusif des pieds ou fétichisme est très bon pour la non reproduction de l'espèce comme tout autre fétichisme capable de détourner l'ardeur du mâle de sa cible naturelle. Le fétichisme (associé à tort au SM) doit donc être encouragé dès le plus jeune âge. Mesdames, je vous en conjure, laissez vos enfants jouer avec vos escarpins et, de préférence, après que vous les avez portés toute une journée… Le vice s'imprègne mieux dans l'esprit quand il pénètre par tous les sens à la fois.

Idéalement, selon Schopenhauer, la bouche doit également être petite car elle est spécifique à la face humaine. Toutefois pour un détournement efficace de la finalité reproductrice une taille minimale est, à mon avis, requise.

Vous voyez qu'avec un peu d'imagination on peut très bien se défaire de cette obsession morbide pour l'engagement. Avec vous, l'espèce a désormais trouvé son homme !

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