Viva la (co)Vida : Écoles, pourquoi ça coince dans certains quartiers populaires

Je n'ai pas aimé l'école. Je ne comprenais pas pourquoi je devais y aller, je ne comprenais pas les professeurs et pas plus mes condisciples.

J'aurais aimé avoir une maîtresse comme celle que Le Point a interviewée (Retour à l'école : pourquoi ça coince dans certains quartiers populaires). Ses propos sont d'une clarté prodigieuse, sa conscience professionnelle d'une plasticité admirable, sa vision du monde percutante comme la rencontre d'un gilet jaune et d'un Flash-Ball sur une barricade.

Qu'il eût été doux de me plier à l'intransigeance éclairée de cette éducatrice clivée dont l'exubérance méridionale aurait su planifier ma conscience. Écoutons sa parole. 

Camille, institutrice à Saint-Denis et syndiquée SUD, a expérimenté l'école pour les enfants de soignants. « Je faisais classe à des enfants que je ne connaissais pas, qui ne comprenaient pas ce que je disais et qui ne voyaient que mes yeux, résultat, je finissais par enlever mon masque… » Camille avoue être « très embêtée » : « On a bien sûr très envie de revoir nos élèves et de les voir reprendre le chemin de l'école, mais pas dans n'importe quelles conditions ». Lundi, elle restera en télétravail. « J'ai accepté de prendre des risques pour les enfants de soignants, mais reprendre le travail pour alimenter le capitalisme, ça non ! »