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Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

Viva la (co)Vida : Retour à l'école, "Échangerais covid contre lien social"

On savait déjà que les parents trichaient plus que leurs enfants, notamment pour contourner la carte scolaire. Le déconfinement va les dévoyer un peu plus.

Comment, quand on s'est enfin décidé à répondre à l'invitation du gouvernement, que ce soit pour des raisons économiques (le droit au chômage partiel pour garde d'enfant sera plus restrictif, à compter du 1er juin) ou éthiques (un père : « d'abord pour l'instruction, parce que mes enfants sont dans des classes clés et que ma fille, depuis le confinement, stagne en lecture »), trouver une place ? 

À Paris les établissements accueillent en priorité les enfants de soignants, de personnel de la Ville et d'enseignants, ceux en difficulté scolaire et sociale. Les places sont chères, comme dans cette école qui n'acceptera que 48 élèves sur 310.

Le discours lénifiant du ministre de l'Éducation nationale n'est qu'une variation du thème "Tout va très bien Madame la Marquise". Les problèmes pratiques que soulève la distanciation sont mis en sourdine. Les parents qui ont un peu les pieds sur terre et la tête loin des étoiles, ce qui aide à ruminer, se doutent bien que faire respecter les gestes barrière et la distanciation physique par des enfants est un peu plus difficile que de leur apprendre les tables de multiplication. 

« Les enfants ne vont-ils pas passer plus de temps à observer toutes ces précautions qu'à être en classe ? » s'interroge ainsi un père. Sans compter que la reprise par rotation ne libère pas les parents. Ils doivent poursuivre la garde des plus jeunes un jour sur deux.

Pour quel bénéfice ? Comme le dit une mère d'élève : « Un mois et demi de classe, dont les ponts et le fait qu'ils n'iront à l'école qu'un jour sur deux… Ce retour se résume à une dizaine de jours. Je me demande si cela mérite de leur faire courir le risque. »

Une autre, a contrario, estime que « repousser la rentrée à septembre ne changera rien, car on ne peut garantir que cela ira mieux à ce moment-là. Autant s'y adapter dès maintenant ! »

Comment échapper à ce dilemme ? En remplaçant la phobie du virus par celle de la "perte du lien social". Ainsi cette mère de famille qui n'a « pas peur du virus » et qui refuse de les « priver de leur vie sociale pendant six mois » Et ce torrent d'émotion déclenché par la photo d'une cour d'école où des enfants jouent séparément à l'intérieur de carrés tracés à la craie : « C'est horrible de faire subir cela à des enfants » ou « Juste inhumain ». On dirait du Soljenitsyne à la petite semaine.

À leur âge, mes parents me promenaient en laisse pour se simplifier la vie. J'y ai gagné une curiosité pour les plaisirs buissonniers où des maîtresses en cuissardes vous enseignent les règles de la distanciation sexuelle.

On sait qu'en France, pays de l'exception, la culture est plus forte que la nature. Verra-t-on bientôt dans Le Bon Coin cette annonce : "Échangerais covid contre lien social".

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