Journal d'un pangolin en vacances 23

Est-ce que la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, porte bien la parole ? Ne faudrait-il pas qu'elle prenne des cours de maintien de la parole ? Sa parole semble en effet manquer d'assurance en public ce qui oblige l'ensemble du gouvernement à la soutenir. Il faudrait presque un(e) porte-parole pour la porte-parole...

Interrogée dimanche sur France 3 au sujet de l'arrestation de l'infirmière qui a lancé des projectiles sur les forces de l'ordre, Mme Sibeth Ndiaye a rappelé que "la justice doit s'exercer de manière normale, comme pour n'importe quel citoyen".

Puis elle a ajouté : "Moi, je comprends évidemment l'émotion qu'a suscitée l'image qu'on a vue de son arrestation. Mais en même temps, je ne saurais pas expliquer à mes enfants, par exemple, s'il est normal, ou pas, de jeter des pierres sur les forces de l'ordre."

En ces temps de grand confusion mentale et d'émotion permanente, les journalistes (Le Point) sont obligés de rappeler, sans autre commentaire, que : jeter des pierres sur les policiers et les gendarmes représente un délit prévu au Code pénal, puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.

Dans certains pays, il est tout à fait normal et même obligatoire de jeter des pierres sur quelqu'un, surtout s'il s'agit d'une femme. Il est rassurant d'apprendre qu'en France, il est encore interdit de jeter des pierres sur les policiers français. Il faudra peut-être attendre l'édition de demain pour savoir si le simple citoyen bénéficie aussi de cette protection…

"Cette polémique n'a pas lieu d'être, a estimé le patron des députés LREM Gilles Le Gendre sur CNews. Ce qu'elle signifiait, dans le contexte où on l'interroge pour savoir si oui ou non il faut faire preuve de clémence à l'égard de l'infirmière, elle explique : je ne sais pas l'expliquer au sens où je ne sais pas le justifier auprès de mes enfants, autrement dit, c'est injustifiable."

Mme Sibeth Ndiaye est donc invitée à  raisonner, si je puis dire, comme en matière religieuse où il est habituel de répondre à toute interrogation, que "les voies du Seigneur sont impénétrables" ? Dans le cas présent, cette maxime deviendrait : "les voies de fait sont injustifiables". Ce commandement a le mérite d'aller dans le sens de la morale commune et du principe démocratique  "Force doit rester à la loi".

Mme Sibeth Ndiaye pourrait ainsi retrouver une certaine sérénité. Cela lui enlèverait un grand poids de la conscience, elle qui se sent obligée de justifier tout et son contraire, et soulagerait ses collègues qui doivent sans cesse monter au créneau pour la défendre. Mais qui sait ? Peut-être cherche-t-elle un emploi de martyre à plein temps...