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Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

Et pendant ce temps-là, hors d'Ukraine… (2)

Éric Zemmour était interviewé par Apolline de Malherbe sur BFM. Elle lui a demandé d'expliquer pourquoi, selon lui, la société se féminise. Il a commencé par poser l'hypothèse hardie que les femmes et les hommes ne se ressemblent pas tout à fait, comme elle s'en était sans doute rendue compte, elle aussi ("il ne vous a pas échappé que…"). Pour illustrer son présupposé, il a tenté de dresser la liste de leurs différences. Une des oppositions m'a particulièrement interpellé : la verticalité pour l'homme, l'horizontalité pour la femme. 

Comme les deux sexes sont tout de même amenés à se rencontrer, j'ai essayé d'imaginer la scène et je n'ai pas été complètement convaincu. Dans le cas où l'homme est debout, il faut, à mon avis, que la femme adopte une demi-verticalité temporaire afin que le rapport soit satisfaisant pour un des deux partenaires, au moins. Je ne tiens pas compte de certaines pratiques marginales comme l'urophilie. La journaliste qui l'interrogeait (elle a un prénom de femme et un nom de grand homme) n'a pas semblé percevoir le problème… ce qui m'a amené à me poser des questions sur sa vie intime et l'étendue de ses connaissances en la matière. 

Pour revenir à la philosophie zemmourienne (il a explicitement placé ses explications sous l'autorité séculaire de cette discipline), la société française s'est donc féminisée. Que faut-il comprendre par là ? Si féminisation il y a, elle ne résulte pas d'une supériorité numérique globale puisque les femmes ne l'emportent que d'une… très courte tête sur les hommes. En revanche, dans certains secteurs les femmes sont surreprésentées, par exemple dans l'enseignement supérieur et parmi les très diplômé(e)s. Comme l'a brillamment démontré Emmanuel Todd dans Où en sont-elles ?, les femmes ont déjà pris le pouvoir idéologique en France sans rencontrer beaucoup d'opposition de la part des hommes, d'ailleurs. Le féminisme outrancier de certaines agitatrices de boudoir est donc totalement anachronique. Il s'agit juste d'un féminisme de rente.

Serait-ce alors les hommes qui se sont féminisés, victimes d'une sorte de contagion virale ? Platon prétendait qu'à l'origine (donc avant la Révolution française sur l'échelle du temps), les deux sexes ne faisaient qu'un comme des jumeaux siamois et que depuis leur séparation, sans qu'on sache quelle part y a pris la chirurgie, ils cherchent à retrouver cette fusion primordiale (Platon n'envisageait sans doute que le cas des frères siamois, plus par goût que par principe).

N'ayant pas une telle hauteur de vue, je me contenterai d'apporter ma pierre à l'édifice en avançant qu'il y a aussi de l'horizontalité chez l'homme, même debout, dans certaines situations où l'excitation est à la barre. La combinaison de cette horizontalité et de cette verticalité forme en général un angle plus ou moins droit. Le peintre Toulouse-Lautrec était ainsi surnommé la "cafetière" en raison de l'alliage heureux d'une petite taille et d'une érection colossale.

Parvenu à ce point, je me vois contraint, sous la pression du lobby féminin, de rabaisser définitivement la prétention masculine à l'exclusivité orgasmique. Je ne suis pas sûr d'en tirer un quelconque profit mais au moins j'aurais essayé. En dehors du plaisir qu'il procure, un plaisir à nul autre pareil, l'orgasme masculin est le fer de lance de la fertilité. Certains spécialistes du sexe, même à prétentions féministes, en ont déduit que seuls les orgasmes masculins avaient une fonction. Par opposition, le clitoris était alors comparé aux mamelons masculins qui ne servent à la rigueur qu'à mettre en valeur des pectoraux avantageux. En quelque sorte des pénis ratés.

On a souvent dit que l'homme n'était pas très regardant sur le type de partenaire susceptible de mettre son système reproducteur en branle, ce que je conteste formellement pour ma part sans prétendre être un esthète… mais quand même. En première analyse, il semblerait que les orgasmes des femmes soient très sélectifs. En conséquence, les scientifiques ont essayé de caractériser le partenaire idéal. Doit-il être très musclé ? Non. Très viril ? Pas vraiment, bien qu'un comportement sexuel "dominant" ne soit pas rédhibitoire, et que ce terme s'applique tout autant à un partenaire prévenant mais surtout, doté d'un fort pouvoir de pénétration. Ce dernier point est intéressant, car les humains n'ont pas de système d'assistance à l'érection comparable à l'os que les autres primates ont dans le pénis. Ce dernier est en revanche plus long et plus large que celui de leurs cousins. Il en résulte une doctrine d'emploi plus exigeante qui met l'accent sur la capacité à tenir le manche de façon vigoureuse et adroite. Néanmoins, pour ceux que cette obligation désespère, il semblerait que le plus sûr moyen de provoquer un orage chez votre partenaire soit votre odeur.

Je ne parle pas de parfum ni même de savonnette… bien qu'une hygiène minimale soit recommandée pour parvenir à vos fins (ou peut-être pas… car rien ne doit entraver l'expression de votre individualité). Votre odeur serait ainsi la carte de visite de votre génome. Elle permettrait à votre partenaire de vérifier si vos systèmes immunitaires sont compatibles, gage d'une descendance en bonne santé. Preuve de ce rôle décisif : les bulbes olfactifs des femmes, la partie du cerveau qui traite l'odorat, sont 40 % plus denses que ceux des hommes. Encore une supériorité féminine…

Plus étonnant, l'orgasme féminin serait la clé de voûte du bel édifice construit à la gloire de l'enfantement. L'ocytocine libérée par l'orgasme féminin, génère ce qu'on appelle le péristaltisme utérin, un mouvement viscéral qui permet la progression du sperme vers les trompes de Fallope, son foyer. Une clinique de fertilité conseille même à ses patients de maximiser leurs orgasmes pour augmenter leurs chances de conception avec de très bons résultats.

Conclusion : l'orgasme féminin est important non pas pour les femmes mais pour l'espèce, ce qui les met sur un pied d'égalité avec les hommes… je n'aborde pas la grossesse, ni l'accouchement, étapes qui pourraient fausser la comparaison. 

P.S. : certains hommes, n'ont apparemment pas eu besoin de consulter ce blog, pour pressentir l'importance de l'orgasme féminin. Pourquoi autrement seraient-il si attachés au plaisir de leur partenaire alors qu'on les accuse généralement d'être égoïstes ? 

Conclusion supplémentaire : là où il y a du gène il y a aussi du plaisir.

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A
J'ignore si mes orgasmes font avancer la cause de l'espèce humaine, j'en doute d'ailleurs beaucoup, mais j'ai pris du plaisir à lire cet article. C'est déjà bien.
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M
Merci. Tout le plaisir est pour moi... intellectuel, ça va de soi.