Papypack dans les EHPAD : avancée ou régression ?

Tout ce qui peut embellir la vie doit être âprement recherché. J'ai cru que l'occasion se présentait en lisant cet article dans Ouest-France : "Voyager avec son chien. Ces villes adhèrent au label "Toutourisme" pour vous faciliter la vie". Et plus particulièrement ce passage : "En se rendant dans un de ces offices du tourisme, les voyageurs reçoivent gratuitement un "toutoupack". Celui-ci contient des sacs de propreté pour ramasser les déjections de leur chien, des friandises, un numéro du magazine 30 millions d’amis et un guide pratique de la ville recensant toutes les adresses utiles et agréables." Je me suis dit que ce serait bien de faire la même chose pour les EHPAD… un papypack. Certains visiteurs se trouvent démunis quand ils rendent visite à leurs vieux et qu'ils doivent faire face à leurs besoins. Le personnel est souvent débordé et on n'a pas toujours l'idée d'apporter des couches sauf si on est la mère d'un enfant en bas âge. 

Récemment, une infirmière qui a l'air de m'apprécier, s'est laissée aller à des confidences. Elle a quitté son ancien métier pour devenir soignante et cette reconversion la déçoit. Avant, elle était banquière… attention, ça ne veut pas dire qu'elle faisait la même chose que Macron chez Rothschild… Les gens, quand on leur dit banquier, ils pensent tout de suite à Picsou et sa piscine remplie d'or… non, Macron, il a fait l'ENA et Alain Minc, un vieux qui traîne dans les couloirs en espérant taper dans l'œil d'un jeune inspecteur des finances, l'a pris par le col du veston… un veston de chez Laurent Touboul, tailleur dans le deuxième arrondissement… c'est là que Macron s'habille… c'est un bon professionnel, je parle du tailleur. Il est en contact avec Brigitte et ils veillent tous deux sur la garde-robe du petit… Louis XIV avait des valets de chambre, il leur était très attaché… la tradition s'est prolongée jusqu’à Napoléon III… "On essaye de faire en sorte qu'il n'ait pas toujours les mêmes tenues. Madame Macron me donne évidemment ses souhaits." Le président de la République possède une vingtaine de smokings… je ne sais pas s'il en fait cadeau à ses proches en fin d'année comme le faisait le Roi Soleil… à Noël, par exemple… il faut dire qu’il y a quand même un problème de taille. On ne choisit pas toujours ses fidèles surtout quand ils s'accrochent… L'homme politique n'est pas à l'abri de ces aléas. La tentation est alors forte de faire de la taille l'unique critère de recrutement comme pour les gardes suisses au Vatican… Alexis Kohler me semble un poil plus grand et un peu bas du cul… il suffirait sans doute juste de reprendre un peu les ourlets… Ah oui… il y a un truc qui va sûrement vous intéresser, le prix du costume : entre 340 et 380 euros et non 450 euros comme on a pu lire dans la presse… avec la différence on peut se payer un pull en cachemire au Monoprix des Champs-Élysées… Vous avez le sentiment de vous être fait avoir ? Replaçons les choses dans leur contexte… est-ce que vous lui avez acheté vingt smokings, à Touboul ? Plus vous en achetez et plus le prix unitaire baisse, c'est la loi des séries… Ce que vous feriez avec vingt smokings ? Qu'est-ce que j'en sais, je ne suis pas votre Brigitte !

Donc Alain Minc lui a dit : “Pour faire de la politique aujourd'hui, il faut être riche ou ascète. Commence par fabriquer de l'épargne, deviens banquier d'affaires. D'abord, tu seras libre de conseiller des hommes politiques pendant cette période. Mais, surtout, tu gagneras bien ta vie pendant plusieurs années, et tu y gagneras ta liberté.” Je me demande si on a pu faire un jour de la politique en restant pauvre... Pauvre avant, peut-être mais après… regardez Mélenchon, son appart à un million, est-ce qu'il en a fait un foyer d'accueil pour les chefs du Hamas ? Non, ils ont dû se réfugier à Doha où les loyers sont exorbitants… vous avez raison, c'est l'Europe qui paie.

Macron, lui, ne connaissait rien à la finance mais ça n'a rien d'original sinon la France ne serait pas aussi endettée… Comme le révèle un anonyme qui veut le rester : “Un banquier d'affaires, c'est un cheval d'écurie, une perle rare. On achète d'abord un carnet d'adresses, surtout en France. Pour être banquier d'affaires dans le domaine de la chimie ou du pétrole, il faut avoir fait Polytechnique. Si vous êtes dans le secteur bancaire, mieux vaut être énarque et inspecteur des finances, car ces gens-là ne décrochent leur téléphone que pour un alter ego”. Autrement dit, il faut avoir des quartiers de noblesse. La Révolution n'a rien changé. Elle a coupé des têtes mais ça ne suffit pas pour égaliser… qui s'en plaindrait. À la fin de sa brève carrière dans la banque, Macron s'est vu confier le rachat de la branche de laits infantiles de Pfizer par Nestlé… histoire que le bébé-président se fasse les dents… Le géant agro-alimentaire a déboursé près de 9 milliards d'euros dans cette affaire. Après dix-huit mois de présence chez Rothschild, Macron avait empoché 2,4 millions d'euros… de quoi s'acheter une place de Président sans faire appel au crédit…

Mais Céline… c'est l'ex-banquière… elle n'a pas changé de métier parce qu'elle avait gagné 2,4 millions. Non. Elle en avait tout simplement marre : “Devoir vendre et vendre encore, inventer des projets aux gens alors qu’ils n’en avaient pas et qu’ils n’en avaient pas les moyens… J’en étais venue à avoir honte de dire ce que je faisais”. La banque, elle y avait atterri “par hasard” comme elle dit. ”J’ai toujours été une grande indécise. Enfant, je voulais être vétérinaire mais j’étais confrontée à la réalité de mes résultats décevants en mathématiques et du coût des études.” Elle parle bien Céline, elle s'analyse finement, elle se soupèse, elle s'évalue… Elle s'est prêtée à un bilan de compétences, qui a fait ressortir son inclination pour les métiers de la santé. “Quand j’ai vu le mot infirmière, je me suis dit : “Ah oui !’’. Je me suis documentée, j’ai échangé avec des infirmières de ma famille…” On la dissuade mais elle y va. Elle entame alors trois ans d’études, passe haut la main les écrits, apprécie sa formation, mais déchante dès ses premiers stages sur le terrain. “On est livré à nous-mêmes, on nous demande tout de suite d’être autonomes, d’apprendre auprès de professionnels de santé débordés.” Mais le fond du métier la séduit toujours et la confrontation avec la maladie ne l’effraie pas, au contraire. “C’est enrichissant, il y a du relationnel, de la technique, je suis fascinée par le corps humain, c’est tout un équilibre et quand il est rompu, ce sont d’autres humains qui réparent, c’est passionnant”... Ça m'étonnera toujours qu'il y ait des gens que le délabrement physique, la maladie, la déliquescence des corps ne rebutent pas… tant mieux, j'en profite… Louis XIV puait du palais en fin de carrière. On lui avait arraché toutes les dents du haut avec le savoir-faire de l’époque et le pus s'écoulait des ouvertures béantes laissées par l'intervention. Un des professionnels de santé qui avait sa confiance, a tenté de cautériser les plaies avec une pointe d'acier chauffée à blanc… Les courtisans en parlaient entre eux mais je suppose qu'ils se contentaient d'écourter leurs entrevues avec le souverain… Macron a de belles dents. S'il m'invite, j'hésiterai moins à y aller… 

Céline m'a ramené au présent… “En Ehpad, on vous donne 20 minutes pour faire la toilette d’une personne en situation de dépendance énorme. Je vois des collègues nettoyer les gens comme moi je nettoie ma bagnole, je n'ai pas signé pour ça.” J'ai senti qu'il fallait que j'attende un peu avant de lui parler de mon “papypack” et de l'idée qui m'était venue de l'associer à mon projet... Elle sait que j'aime plaisanter. Elle ne m'aurait pas pris au sérieux… et puis c'était l'heure de la douche…

Écrit en novembre de l'an 2023 

depuis le fin fond d'un EHPAD 

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