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Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

Journal d'un pangolin en vacances 2

C'est un vrai plaisir de lire la presse en vacances. Ma femme n'y voit alors rien à redire car elle est, en cette période, beaucoup moins active (elle se fait bronzer les écailles). En temps normal, elle me reproche de ne rien faire alors qu'elle, je ne saurais jamais assez la remercier (j'ai honte… mais ne risquerait-elle pas de s'ennuyer si je prenais les choses en main ?! Ce dilemme m'accable et accapare mon énergie…), doit s'occuper de tout. 

"Ne rien faire" ! Je trouve qu'elle exagère. S'informer sur la marche du monde, voilà de quoi occuper un homme à temps plein !... une femme aussi… mais qui va s'occuper des enfants ? de la… non je plaisante… quoique…

Parfois elle vitupère : "Tu te prends pour le Président de la République ! Tu veux connaître l'état de l'opinion et la marche du monde !" Je la trouve injuste… Ne dit-on pas qu'une démocratie ne peut fonctionner qu'avec des citoyens éclairés, capables de comprendre les enjeux sociétaux, de peser le pour et le contre de chaque décision, des citoyens qui ne se contentent pas des solutions toutes faites assénées à longueur d'années par les automates de la pensée !

Nous autres pangolins savons ce qu'il en coûte d'être la proie des préjugés, des a priori, des superstitions ! Alors que si l'on prenait le temps de nous connaître, on découvrirait les trésors de tendresse qui se cachent sous notre carapace… je ne parle pas de notre chair que certains humains semblent trouver particulièrement tendre...

Après ces réflexions personnelles bourrées d'espoir, reprenons notre lecture… depuis quelques semaines, une épidémie de déclarations sur le thème du "monde d'après" ("les vacances"… même les penseurs, qui ne font rien d'un point de vue pratique, ont besoin d'en faire encore moins pendant cette période de glande autorisée) contamine les médias. La gauche se réjouit du tsunami des dépenses publiques estimant qu'il n'y aura aucune raison de les endiguer. Une partie de la droite prêche le retour au protectionnisme. Les décroissants se délectent du ralentissement économique (ils ont déjà les joues creuses et le ventre vide, alors un peu de décroissance ne leur fera pas grand mal). Les écologistes, enfin, voient des fleurs tomber du ciel sur leur joli petit village de schtroumpfs verts, refuge des circuits courts, de l'agriculture biodynamique, sans OGM et sans pesticides (venez gentils petits parasites, vous êtes ici chez vous ! Et le Covid aussi ? C'est beau la fraternité entre espèces !).

On dirait même que certains nous rejouent la Libération de Paris et le programme du Conseil national de la Résistance.

Ces intellectuels labellisés, que les médecins avaient privé de leurs homélies médiatiques, reprennent du poil de la bête (selon l'espèce…). Les voilà à nouveau persuadés qu'on peut "changer la société" (c'est leur spécialité) selon un plan dont ils seraient les auteurs, les acteurs et les bénéficiaires : "Les intellectuels sont naturellement attirés par l'idée de planifier la société parce qu'ils sont convaincus qu'ils en auront la charge", écrivait le philosophe Roger Scruton qui ajoutait que : "L'intellectuel de gauche descend du prêtre". Un collectif de scientifiques se réjouit ainsi, dans Le Monde, d'une période enchantée de "dix ans avec des revenus plafonnés […] Dix ans sans voyages à Bali ni croisières de luxe. Dix ans pour apprendre à préférer […] un passage chez le cordonnier du coin à une livraison de baskets neuves par un livreur ubérisé." 

Mais les Parisiens qui sortent du goulag s'inquiètent, eux, d'une pénurie de bulles. Les terrasses des cafés ont été libérées mais sera-t-il possible d'y buller avec un soda ? L'élément de base de cette boisson, le dioxyde de carbone, est en effet devenu une denrée rare ces derniers mois. Principale raison à cette disette en gaz carbonique : la composition même du produit. Ce dérivé de l'éthanol est en effet mélangé à de l'essence pour l'aider à brûler plus proprement. Or les mesures de confinement liées à la pandémie ont engendré une baisse drastique de la demande en carburants, entraînant dans son sillage la fermeture de nombreuses usines d'éthanol à travers le monde. La production de dioxyde de carbone a plongé d'environ 30 % cette année par rapport à l'année dernière.

Garçon, une coupe de champagne !

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