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Y'en a vraiment qui débloguent...

Journal de bord d'un navigateur du web. Commentaires sur l'actualité, la société, la politique, les femmes, le sexe, l'âge, la vie...

IBM : indice de bientraitance majoré

Je crois que, globalement, je me comporte bien avec ma femme. Si je faisais le compte, j'aurais sûrement un très bon score à l'indice de bientraitance Schiappa-Moreno. D'abord, je ne la bats pas même en semaine quand, accaparé par les tâches que tout homme responsable se doit d'accomplir pour le bien commun ou pour le sien propre, mes nerfs sont tendus comme des cordes à piano. Je ne l'insulte pas mais il est vrai que mon âme délicate répugne à ce lâche abandon même quand l'objet de mon courroux le mériterait. Et de façon plus générale, je n'exerce aucune pression, manipulation ou torture psychologique sur elle malgré les possibilités que mon intelligence supérieure m'offriraient. 

Pourtant, je reviens de loin. On m'avait dit, au cours des nombreuses et fructueuses conversations de comptoir qui contribuèrent à forger mon jugement, que "se mettre en ménage", selon l'expression qui avait cours aux premiers temps de la conjugalité, était une sorte de service sexuel dans lequel la femme rêvait d'entrer dès son plus jeune âge. Autrement dit, accepter d'accueillir une femme dans son intimité c'était lui rendre service, accomplir en quelque sorte un acte charitable en échange d'une contribution modique de sa part, à savoir une disponibilité sexuelle de tous les instants. 

Cette perspective me plaisait puisque, avant de rencontrer ma future épouse, je n'avais eu de relations à finalité sexuelle qu'avec des prostituées. Aujourd'hui, c'est mal vu mais je crois pouvoir dire, sans être contredit par les experts, que la prostitution, au même titre que la masturbation, contribue au développement de l'homme. Je vous engage d'ailleurs très fortement à vous masturber sans modération. Si, soudain saisi par une mélancolie passagère vous aviez prêté une paresseuse attention aux promoteurs de l'abstinence, de grâce, revenez sur terre. Les maux dont on vous menace : infertilité, déshydratation, déséquilibres hormonaux, perte de vision, acné, faible libido, changement dans la taille ou la forme du pénis, diminution du nombre de spermatozoïdes, dysfonctionnement érectile… ne sont que des mythes enfantins. Ne vous laissez pas ébranler, branlez-vous ! 

Certains de ces apôtres de la contrition vont même jusqu'à prétendre que la masturbation induirait un stress qui augmenterait le rythme cardiaque, ce qui serait délétère pour le cœur. À ce compte, il faudrait s'emmailloter dans des bandelettes comme une momie pour s'empêcher de bouger et éviter ainsi d'affoler le compteur… et encore, il n'est pas impossible que certains en éprouveraient un plaisir dérivé, se manifestant par une belle érection qui pointerait son gland à travers le bandage comme une asperge à la surface d'un champ enneigé. 

Dans le camp opposé on vante ses vertus. Les hommes qui éjaculent plus de vingt fois par mois auraient un risque plus faible de développer un cancer de la prostate. Plus de vingt éjaculations par mois, c'est au moins cinq par semaine ! Depuis que les femmes font la grève du sexe à tout propos, y compris les ex-actrices porno comme Ovidie, le quota paraît difficile à atteindre. À cet égard, la masturbation peut aider à remplir ses objectifs.

Il se trouve également que, d'un point de vue médical, l'onanisme est une sorte de preuve par le nœud. Ainsi, un urologue explique que : "Chez certains patients, l'anxiété de la performance provoque des troubles érectiles qui perturbent la relation avec son ou sa partenaire. La masturbation est utilisée pour convaincre la personne que tout fonctionne bien et qu'il s'agit donc d'un problème psychologique sur lequel on peut travailler." Ce praticien ira-t-il jusqu'à suggérer que le problème psychologique en question est peut-être la femme elle-même ? N'oublions pas que les hommes sont des esthètes. Leurs goûts n'évoluent pas forcément avec l'âge, leur femme si.

J'ai donc bien usé de la mienne sans trop me poser de question jusqu'au jour où je me suis aperçu que mon approche était devenue machinale, que le désir avait coupé son élan originel, que le Big Bang avait inversé son cours. Je me suis alors demandé s'il fallait continuer à lui imposer le même rythme obtus. Profitant habilement du climat actuel où le patriarcat se voit ébranlé dans ses bases, je lui ai déclaré un soir, alors qu'elle s'attendait peut-être à autre chose :

"Ma pauvre chérie, je m'aperçois que je ne t'ai jamais demandé si tu étais consentante… Tu ne peux pas savoir comme je m'en veux ! Je te promets que je vais changer… Veux-tu qu'on en parle ?"

Et depuis nous parlons, nous n'arrêtons plus de parler… Quel soulagement pour nous deux !

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